fait pas le con léon
aime moi encore un peu...
Papy fait de la resistance
amidhaffa
Grande journée de dévotion que ce dimanche 10 mai à Hualian. Tout d’abord, on souhaite la fête des mères nationale, mais surtout on célèbre l’anniversaire d’un homme sans qui l’univers entier aurait été autre. Je veux bien entendu parler de l’humble, de l’authentique, du très grand Sakyamuni, ou prince Siddhârta Gautama du royaume de kapilavastu pour les intimes, ou plus simplement Buddha pour les incultes. Grand moment de sainteté au sein de mon gouvernement spirituel locale. Je m’en vais vous compter comment mes larmes ont failli couler.
Le soleil se préparait derrière son paravent aux motifs nuageux depuis des semaines. Ce n’est que la veille de l’évènement qu’il nous exposa sa radiance. Chaque acteur de la cérémonie répétait une dernière fois les pas de la grande chorégraphie. On estimait des conditions proche de la perfection. Le rendez-vous était fixé à 5H30, à la première parole du seigneur solaire.
La musique fait son entrée, les cameras aériennes commencent leur ballet, le direct est lancé pour cinq millions de téléspectateurs à travers le monde. L’esthétique est millimétrée, les uniformes impeccables, chaque corps de la fondation se plonge dans le recueillement tandis que dans une unité parfaite, les sections se déplacent lentement pour former les motifs. Au centre se trouve le bassin aux lotus, surplombé d’un bouddha en cristal. Les offrandes y sont déposées, toujours dans le respect d’une cadence s’imposant à l’esprit apaisé : Dix secondes pour faire un pas, pas à pas, pensée après pensée. Attrapant une envolée lyrique en plein vol, les bonzesses descendent lentement les marches du temple, tandis qu’une fine brise fait déployer toute la graçe de leur longue robe. Les ombres flottent sur l’escalier, se brisent au contact des angles, puis reprennent leur forme originelle une fois la plane surface atteinte. Au creux de leurs mains, une fleur de lotus, patiemment attend de se faire déposer aux pieds du bouddha. Les nonnes s’approchent de la fontaine, et dans un mouvement de plénitude y déposent leurs légères, les laissant voguer sur une eau de compassion. Dès lors, médecins, infirmières, professeurs, étudiants, dames et messieurs, tous se plient de respect en une unique vague. Le grand amour retrouve son domaine légitime.
Malgré ma concentration pour une visée optimale, je ne peux m’empêcher de baisser mon objectif, et de rouvrir mon deuxième œil pour me sublimer de la scène. Aurait-ce était l’appel du troisième ?